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L'amertume d'un prêtre
21/06/2013 11:37
L’amertume d’un prêtre
Beaucoup d’amis miens me félicitent et m’encouragent régulièrement pour la rubrique hebdomadaire « Au nom de notre foi ». Ils vont même jusqu’à louer mon courage selon eux « jamais vu » ! Cette rubrique, depuis plus d’un an que je l’anime, je n’ai jamais reçu d’avis contraires. Je n’ose pas douter cependant que mon opinion ne plaise pas à tous, particulièrement à ceux dont je critique aujourd’hui la politique et la gouvernance dans notre pays ; je suis convaincu qu’ils sont aux aguets, prêts à attaquer, selon leur propre méthode. Mais, en exposant publiquement mes opinions politiques de cette manière et à partir de cette tribune, mon intention n’est nullement de plaire à un camp et de déplaire à un autre camp, loin s’en faut. Mon intention première et essentielle, celle qui me travaille et me guide depuis un moment, est de dénoncer des pratiques inhumaines et honteuses aux antipodes de la civilisation moderne, en prenant la défense des faibles dont je suis. Cela est certainement une prétention de ma part. J’en suis conscient et je l’assume de toutes les façons. Le faisant, j’ai la prétention de m’inscrire dans la lignée glorieuse et la logique légendaire des prophètes bibliques vétéro et néotestamentaires qui ont eu le courage de parler, au nom de Dieu, aux gouvernants de leur temps qui crachaient le feu, maltraitaient et opprimaient leurs peuples de mille et une manières. Je peux citer et encourager à lire Amos, Osée, Jérémie, Ezéchiel, Jean Baptiste, sans oublier Moïse, leur ancêtre commun. Dénoncer, c’est refuser d’accepter une pratique contraire au bon sens et qui porte gravement atteinte à la dignité humaine. Or, depuis le malheureux et triste 11 avril 2011, ceux qui ont été installés sous escorte des bombes démocratiques au palais ivoire font feu de tout bois en matière de violation de la dignité des Ivoiriens qui ne pensent pas comme eux : ils traquent, matraquent, humilient, torturent et tuent leurs opposants. La barbarie et la violence avec lesquelles ils gouvernent aujourd’hui le pays doivent nous faire sortir de nos sommeils dogmatiques et de nos peurs légendaires pour faire entendre la voix des opprimés et des laissés pour compte de leur ignoble système. Aujourd’hui, les Ivoiriens se regardent en chiens de faïence. Les uns veulent en découdre avec les autres. Malgré le camouflage de cette réalité par le système dominant, ceux qui sont attentifs à la vie du pays, ceux qui ne se plaisent pas à l’étranger, sentent la menace et le danger poindre à l’oraison. En se faisant complice de cette violence et de ce déni d’humanité, la nébuleuse dénie aux Ivoiriens maltraités, humiliés et étranglés le droit à la contradiction, à la démocratie et à la vie. L’amertume que suscite cette attitude doit être criée sous tous les toits afin que le monde entier (et non la « Communauté internationale » seulement) sache qu’en Côte d’Ivoire une partie de la population est méprisée et haïe, maltraitée et bannie à cause de ses opinions politiques et de son indéfectible attachement à un homme en qui elle croit encore parce que porteur de valeurs et de vertus capables de nous sortir de l’emprise des propriétaires de ce monde. Ce qui se passe en Côte d’Ivoire depuis plus de deux ans maintenant n’est qu’une dictature soutenue et encouragée par les puissances mondiales bien connues en vue du pillage et de l’exploitation systématiques et sans scrupule de nos richesses. Depuis le 11 avril 2011, c’est ce que nous tentons de dénoncer dans nos écrits et nos échanges avec les amis. Le prêtre que je suis crie son amertume devant ce drame qui annonce les prochains malheurs de notre pays. En effet, il n’y a pas à être prophète pour reconnaître que notre pays court vers une autre catastrophe plus grande dans l’état actuel où il se trouve. Nos dirigeants actuels, enivrés par leur victoire d’une guerre qu’ils ont faite par procuration, ferment les oreilles aux cris de détresses et d’angoisses de ceux qu’ils torturent dans les nouveaux camps de concentration et de tortures qu’ils ont créés dans tout le pays. Pendant qu’ils protègent les leurs, ceux issus de leur région, religion, clan, ethnie et parti, ils massacrent les autres avec l’aide d’une horde de dozos et autres soldats mal famés et incultes transformés pour la circonstance en guérilléros tortionnaires, braqueurs et coupeurs de routes patentés. C’est là justement que la parole du prêtre doit se faire entendre. En parlant au nom de Dieu et non en son nom propre, le prêtre, comme un prophète et ministre du culte, doit attirer l’attention de nos dirigeants actuels sur leurs méfaits et éveiller la conscience des opprimés à partir de la Parole de Dieu. Dans la situation actuelle de notre pays, le risque est que le prêtre, en œuvrant à protéger sa propre tête et ses intérêts personnels, abandonne ses fidèles à l’oppression des dictateurs. Beaucoup malheureusement parmi nous ont fait le choix de ne rien voir, de ne rien dire et de ne rien entendre. Ce choix est foncièrement anti-biblique et suicidaire qui constitue une fuite en avant devant les réalités et les exigences mêmes de sa mission. Le prêtre ne doit pas être un sapeur pompier, celui qu’on sollicite pour éteindre le feu allumé par les politiciens hasardeux en organisant des séances de prières à n’en point finir, mais il doit être un éveilleur de conscience qui prévient les drames en dénonçant les exactions du moment. D’ailleurs, le Concile Vatican II prévient que la prédication du prêtre ne doit pas se contenter ou se limiter à exposer la Parole de Dieu et la doctrine chrétienne de manière générale et abstraite mais celle-ci doit appliquer la vérité permanente de l’Evangile aux circonstances concrètes de la vie (Cf. Décret sur le ministère et la vie des prêtres, n°4). Cela veut tout simplement dire que le prêtre doit faire comprendre les évènements de son temps à la lumière de la Parole de Dieu.
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Prolongation à la CPI (deuxième partie)
14/06/2013 19:16
Prolongation à la CPI (deuxième partie)
Le dossier était bel et bien vide. Il n’y a donc rien à redire là-dessus. Tout le monde entier le sait désormais. On peut le constater, la montagne n’a accouché qu’une d’une maigre souris. Dans le langage profane, on qualifierait l’acte de la procureure d’échec patent. On dirait que le travail a été bâclé et donc mal fait. On pourrait même lui donner une note. Il est médiocre. Mais, il faut faire avec le nouvel ordre mondial qui a sa propre terminologie et son propre langage- que les non initiés ne comprennent pas très souvent- pour éviter l’humiliation due à ses échecs. Il a plutôt parlé d’ « insuffisance de preuves ». L’affaire Laurent Gbagbo qui s’est invitée, sous plusieurs aspects, dans tous les débats sérieux depuis le 11 avril 2011 et même bien avant, est sûrement en train de connaître son dénouement voire sa fin. Quel que soit son point de chute, Dieu seul le connaît, elle aurait marqué les consciences et les esprits des générations actuelles. Et rien ne dit qu’elle ne le sera pas pour celles à venir. Elle aurait surtout dévoilé beaucoup de secrets que le commun des hommes n’aurait jamais pu imaginer. L’affaire est donc sérieuse et passionnante. Certainement qu’elle a aiguillonné l’esprit et l’intelligence de tous les juristes du monde qui auraient souhaité être là soit pour condamner soit pour défendre. Il y a beaucoup de matières à ce propos et chacun se croit capable de faire ses preuves dans l’exercice qu’il aurait choisi : défendre ou condamner. Dans tous les cas, il est à retenir que ceux qui ont décidé d’attaquer et de condamner en ce moment ont lamentablement échoué, quoi qu’on dise. Ils n’ont donc pas été à la hauteur de la mission que les puissants de ce monde leur ont pourtant exigée contre espèce sonnante et trébuchante. En voulant tricher avec la vérité qui est synonyme de droit et de justice, ils se sont plantés net à la face du monde. Peut-on éternellement tromper le monde et les hommes ? Peut-on toujours avoir raison des autres ? Peut-on toujours être vainqueur ? Certes, le débat est loin d’être clos vu la tournure politique qu’elle pue. Les enjeux étant énormes, ceux qu’on croit avoir perdu aujourd’hui dans cette affaire de condamnation peuvent bien rebondir à la prochaine audience pour assommer davantage l’adversaire qui semble avoir le vent en poupe en ce moment. Mais une victoire est une victoire. Ne boudons donc pas notre plaisir du moment. Il y a bien longtemps que nous avions ri. Ce que le monde doit impérativement savoir, c’est que Laurent Gbagbo que les médias occidentaux et leurs succursales africaines ont jusque-là présenté comme un assassin, un meurtrier doublé de violeur incorrigible, en définitive un diable, n’est qu’un individu honnête, un intellectuel doué. S’ils étaient eux-mêmes un peu honnêtes, ils n’auraient eu qu’à regarder son parcours pour le connaître véritablement. Et on aurait gagné beaucoup de temps et économisé aussi beaucoup d’argent dans cette nauséeuse affaire qui pue à mille lieues la mascarade. Certainement qu’il leur faudra dorénavant retourner aux origines de l’homme, voir son parcours, étudier son histoire, interroger ses amis- Dieu seul sait combien il en a dans le monde et surtout dans son pays, lire et étudier ses œuvres. A la fin, ils se rendront bien compte qu’ils se sont trompés de cible. Ils concluront honnêtement que Laurent Gbagbo a pris la place d’un autre qu’ils connaissent bien à la CPI et qui se promènent aujourd’hui librement dans le monde entier. Gbagbo Laurent n’a jamais fait de coup d’Etat ; lui en a fait. Gbagbo Laurent n’a jamais monté une rébellion pour parvenir au pouvoir, lui l’a fait et cela tout le monde entier le sait car lui-même ne l’a jamais caché. Quand le nouvel ordre mondial comprendra et acceptera « la vérité historique » des faits qui se sont déroulés dans notre pays en refusant de se laisser désormais corrompre et bourrer le cerveau par sa propre presse et des rapports d’ONG dont l’incompétence et la prévarication sont visibles et ne sont donc pas suspectes, il saura effectivement qui est Laurent Gbagbo. Il me semble que nous devons aussi lire la décision des juges de la Cpi dans cette perspective en ne la limitant pas uniquement à des lacunes propres à la procureure et à son groupe. C’est le regard du monde sur Laurent Gbagbo qu’il faut donc transformer pour recentrer le débat dans sa juste mesure et le placer dans ses dimensions réelles et vraies et faire éclore enfin la « vérité historique ».
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Homélie du mariage de Bernard et Gilberte
07/06/2013 20:34
Diocèse de Daloa
Paroisse Christ roi de Daloa
Mariage de Bernard et de Gilberte
Samedi 8 juin 2013
Chers parents, chers amis de Bernard et de Gilberte, frères et sœurs en Christ, vous qui êtes venus de près ou de loin pour prendre part à cette fête de l’amour, soyez les bienvenus. Soyez les bienvenus dans notre paroisse Christ roi pour célébrer et fêter l’amour à travers le sacrement du mariage que nous sommes en train de célébrer, l’amour entre deux êtres humains (un homme et une femme) qui se sont regardés, vus et se sont aimés et ont donc décidé de prendre leur responsabilité, en mettant ensemble leur amour pour en vivre ensemble les joies et en partager les difficultés.
Je voudrais relever, pour commencer, deux symboles qui me frappent personnellement l’attention dans le mariage de KONE Bernard et de TIZIE Gilberte.
Premier symbole : il s’agit de KONE qui se marie avec TIZIE Gilberte. Pour les Ivoiriens avertis, profondément ancrés dans la tradition, KONE qui vient du Nord et est Senoufo est de tout temps en alliance à plaisanterie avec TIZIE Gilberte qui vient, elle, du Centre Ouest et qui est gouro. Quand un sénoufo et une gouro qui sont en alliance à plaisanterie acceptent de convoler en juste noce, je peux logiquement inférer et certifier qu’ils ne sont plus des plaisantins mais des sérieux. Ils transforment ainsi, au vu et au su de tous, leur alliance à plaisanterie en alliance d’amour. Ils passent ainsi de l’amour-plaisantin à l’amour-sérieux devant Dieu et devant les hommes.
Deuxième symbole : il y a peu, cette union entre KONE et TIZIE Gilberte serait passée inaperçue. Certainement qu’elle n’aurait éveillé l’attention de personne. Mais de plus en plus, et dans notre pays, entendre que KONE qui vient du Nord se marie avec TIZIE Gilberte qui vient du sud, selon le découpage politique actuel de notre pays, cela fait dresser les cheveux et aiguiser l’attention et la curiosité de beaucoup d’entre nous et fait forcément des saint Thomas. On pourrait vraisemblablement se demander si cela est encore pensable, possible et même faisable dans notre pays qui sort de sa guerre cauchemardesque volontairement voulue et entretenue entre le Nord et le Sud. Avec ce mariage, nous pouvons comprendre que les barrières montées de toutes pièces et entretenues dans l’imaginaire des assoiffés de pouvoir peut être dynamitée parce que construites sur du faux, de l’artificiel et des préjugés grotesques et burlesques. Ou alors, en supposant même que cela fût vrai, on pourrait inférer, sans vraiment se tromper, que seul le mariage peut encore, dans l’état actuel de notre pays, nous aider à relier notre Nord et notre Sud méchamment et impitoyablement balafrés et traumatisés. L’amour fait forcément sauter les barrières régionales, ethniques et claniques car l’amour ce n’est pas de la plaisanterie, c’est du concret et du sérieux. Merci à KONE et à TIZIE Gilberte de nous faire comprendre cela, au cœur d’une actualité toujours chaude et brulante de notre pays. Alors, chers messieurs et chères mesdames chargés de la réconciliation des Ivoiriens, vous qui peinez depuis toujours à réconcilier les Ivoiriens, KONE et TIZIE Gilberte vous montrent généreusement et gratuitement la voie à suivre pour nous réconcilier : donnez désormais vos filles et vos garçons du Sud à ceux du Nord et inversement et voilà la réconciliation. Cela nous fera économiser beaucoup de temps et surtout beaucoup d’argent mais nous fera gagner et grandir en amour et en vertu! Ne voilà-t-il pas alors que l’amour fait des merveilles là où les hommes, remplis d’orgueil et imbus d’eux-mêmes, sont en passe d’échouer lamentablement?
Voici les symboles d’amour que je relève de cette union et que j’ai bien voulu porter à votre connaissance et partager avec vous.
Frères et sœurs, dans un monde de plus en plus dépravé et qui s’homosexualise à volonté, il est heureux que nous nous retrouvions autour de Bernard et de Gilberte (et non de Bernard et de Bernadin ou de Gilberte et de Bernadette) pour donner une réplique cinglante à tous ceux qui, de plus en plus, affectionnent cette union bizarre et surréaliste. Nous, nous avons choisi, avec Bernard et Gilberte de célébrer dignement l’union matrimoniale comme Dieu le veut, à savoir un homme et une femme et non un homme et un homme ou une femme et une femme comme l’occident civilisé nous le montre maintenant sans honte et avec grande fierté et une publicité à la fois bruyante et honteuse. Nous n’avons pas à cautionner et à promouvoir, chez nous, sous aucun prétexte, une telle dépravation et prostitution de l’amour et de l’union matrimoniale qui porte gravement atteinte à l’honneur, au bon sens et à la dignité de l’espèce humaine, au progrès et à la civilisation de la famille. Préservons, pendant qu’il est encore temps, la pureté de l’union conjugale entre l’homme et la femme, selon la volonté du Créateur. Pour cela, et pour bien d’autres, Bernard et Gilberte méritent notre soutien et nos bénédictions.
Nous sommes donc en joie (autour de Bernard et de Gilberte) et cette joie est d’autant plus grande que la consécration de cet amour entre Bernard et Gilberte se fait devant Dieu même et sous nos yeux d’hommes. Dieu ayant créé lui-même l’amour, nous pouvons être sûrs et certains qu’il partage en cet instant précis, chaleureux et solennel notre joie et prend donc part à notre festin de noces. Mais en même temps, il nous rappelle les objectifs que lui-même a fixés pour le mariage chrétien.
Quels sont alors ces objectifs ?
Premier objectif : la sanctification : Bernard et Gilberte s’unissent aujourd’hui devant Dieu et les hommes pour leur propre sanctification. Ainsi, par ce mariage Bernard s’engage à contribuer à la sanctification de Gilberte et Gilberte pareillement s’engage à contribuer à la sanctification de Bernard.
Deuxième objectif : la procréation (mettre au monde des enfants) : par leur union de ce jour, Bernard et Gilberte s’engagent à procréer, c’est-à-dire à participer à l’œuvre de la création commencée par Dieu et que l’homme a reçu, depuis toujours, ordre et mission de poursuivre, de parfaire et de perpétuer. Bernard et Gilberte deviennent donc par leur union conjugale, co-créateurs et cela en réponse à l’exigence même de Dieu formulée depuis le début de l’humanité : « Soyez féconds, multipliez-vous, emplissez la terre et soumettez-là » (Gn1, 28).
Troisième objectif : l’éducation des enfants : par le mariage, Bernard et Gilberte auront à procréer. Ils auront donc des enfants. Mais il ne suffit pas d’en avoir ; tout le monde peut en avoir. Il faut surtout les éduquer, c’est-à-dire les élever, les dresser, les bâtir et les construire pour en faire des hommes agréables à vivre. On n’enfante pas pour la rue, on enfante pour l’humanité et la société.
Avec ces trois objectifs clairement définis, nous comprenons que le mariage chrétien est une mission : mission de sanctification, de procréation et d’éducation qui se résument en mission d’amour et de responsabilité. Le sacrement de mariage met en évidence l’amour préférentiel et prévenant de Dieu pour les hommes et l’amour de l’homme et de la femme entre eux. C’est une mission à accomplir avec sagesse, sérieux et responsabilité. Vu ainsi, le mariage n’est pas un jeu d’enfants. On ne se marie donc pas pour jouer et plaisanter, mais on se marie pour aimer et assumer son choix et son amour.
Bernard et Gilberte, ce pas décisif que vous êtes en train de faire dans votre vie est un pas de vie, un engagement que vous prenez devant Dieu, vos parents et amis et vos frères et sœurs en Christ ici présents. Vous êtes les premiers responsables de votre propre engagement. C’est pourquoi, rien, absolument rien ne doit vous distraire. Soyez forts dans la foi pour résister à toutes sortes d’épreuves, de tempêtes et de tentations. Résistez à tout : à la jalousie des uns et des autres, résistez aux commérages, à la haine de l’entourage et des amis, à la médisance, aux calomnies, aux coups de dents, de langues et de pattes de ceux qui n’ont pas aimé vous voir unis ; résistez aux dénigrements, aux diffamations, aux ragots et aux rumeurs. Vous devez résister à tout cela, à tous ces obstacles. Ne perdez pas de vue vos objectifs et projets et donnez une âme à votre foyer en allant à l’essentiel. Oui, il vous faut impérativement aller à l’essentiel et cet essentiel c’est votre amour et votre bonheur sans limite. Continuez à vous aimer comme au jour de votre première rencontre. Mais si d’aventure surviennent n’importe quelles épreuves, retenez que l’amour n’est pas que rose, joie, fête, paix, tranquillité et jouissance à satiété et à perpétuité. Il est aussi et très souvent épines, flèches, aiguillon, arête et écharde. Quand ceux-ci surviennent, sachez toujours entrer au plus profond de vous-mêmes pour y puiser les ressources vitales dans votre foi pour rebondir de plus belle. Si un jour, l’un d’entre vous ne voudrait plus aimer l’autre, qu’il comprenne que c’est en ce moment précis qu’il est appelé à l’aimer de plus belle. Car l’amour a ceci de paradoxal qu’il faut aimer davantage même quand on n’a plus envie d’aimer.
Soyez pleins d’imagination pour inventer d’autres façons de vivre votre amour quand vous sentirez la lassitude, la fatigue et surtout la monotonie inévitables dans la vie conjugale et qui pourraient constituer des dangers contre votre amour. Aimez-vous d’un amour-souci qui tient compte de la présence de l’autre et non d’un amour-profit qui regarde l’intérêt, le profit, la poche, le bien et la richesse de l’autre en vue de l’exploiter davantage. Ne laissez passer aucune occasion d’amour et de plaisir. En un mot, que votre amour demeure toujours jeune et frais, efficace et profond, chaleureux, dynamique et plus sensationnel au fil des ans. Ne vous laissez pas vieillir. Demeurez toujours jeunes dans votre amour et votre façon de le vivre. Pour cela, il vous faudra toujours créer et inventer, imaginer et susciter, risquer et tenter de nouvelles méthodes et approches d’amour pour consolider et rajeunir votre foyer. Fortifiez et raffermissez votre amour et votre foyer dans la fidélité à votre foi et à votre engagement. Vivez votre amour avec passion et selon votre époque et croquez-le à pleine dent. Ne boudez pas votre plaisir de vous aimer et vous offrir l’un à l’autre gracieusement et follement. Que votre foyer soit plein de vie, de bonheur et d’amour et qu’il soit toujours généreux et ambitieux. Que votre amour ne soit pas hypocrisie et haine, rancœur, rancune et méchanceté. Ne soyez pas un couple avar et méchant. Comme nous l’enseigne saint Paul, «votre amour doit être sincère. Détestez le mal, attachez-vous au bien. Ayez de l’affection l’un pour l’autre comme des frères qui s’aiment : mettez du zèle à vous respecter l’un et l’autre. Soyez patients dans la souffrance ; priez avec fidélité. »
Bernard et Gilberte, que l’étranger soit toujours le bienvenu chez vous, qu’il y trouve à boire, à manger et à se reposer avant de poursuivre sa route. Ne refusez jamais l’hospitalité et le couvert à quelqu’un. Tout ceci est une mission que vous devez assumer sous la conduite de personnes bienveillantes et avisées, notamment vos témoins ici présents que vous-mêmes aviez choisis librement.
Chers témoins, sûrement, vous n’avez pas été choisis au hasard par Bernard et Gilberte. Votre façon de vivre votre foi et votre amour, votre manière d’être les ont conduits vers vous pour que vous soyez pour eux des modèles dans la conduite et la foi. Jouez pleinement ce rôle-là. Conduisez-les à Dieu en leur apprenant à s’aimer toujours et davantage aussi bien dans le malheur que dans le bonheur. Soyez leur soutien, attentifs à leur amour et prenez soin d’eux en les aidant à atteindre leurs objectifs de sanctification, de procréation et d’éducation. Que leur mission soit aussi la vôtre.
A vous chers parents de Bernard et de Gilberte, merci infiniment car c’est grâce à vous que la présente cérémonie a lieu. Merci aussi pour l’éducation que vous leur aviez donnée pour qu’ils pensent à s’unir à cette période où beaucoup ne pensent jamais au mariage, surtout au mariage chrétien. Soutenez-les maintenant afin que cette éducation que vous leur aviez donnée leur serve de code de conduite morale pendant leur vie commune. N’entreprenez rien qui puisse les distraire mais au contraire soyez pour eux des guides et la lumière qui brillent sur leur chemin d’amour. Laissez-les construire tranquillement leur famille et réaliser leurs projets de demain en toute quiétude.
A vous, amis de Bernard et de Gilberte qui êtes venus les soutenir et partager leur joie, merci de votre amitié à leur endroit. Par leur engagement, ils vous montrent une autre façon de vivre l’amour en le célébrant solennellement et officiellement devant Dieu et devant les hommes. Que vos hésitations, vos peurs, vos angoisses et autres appréhensions somme toute légitimes du mariage chrétien se dissipent ici même par votre participation à ce mariage. Vivre avec sa fiancée et sans jamais songer à officialiser cet amour est un manque grave de responsabilité. Vous devez assumer votre choix et votre amour en prenant vos responsabilités. La femme idéale ou l’homme idéal, qui convient parfaitement à votre goût, que vous cherchiez n’existe nulle part. Ne vous faites pas d’illusion. On ne peut pas prendre le risque d’attendre éternellement d’avoir la femme ou l’homme que l’on veut pour se marier. Personne ne se marierait sur cette terre si tel était le cas. Se marier est une affaire de maturité, de confiance, d’engagement et de responsabilité. Alors, prenez vos responsabilités et mariez-vous. Ayez confiance en votre conjoint et conjointe. Un homme ou une femme qui veut être responsable dans la société et se faire respecter comme tel doit d’abord commencer chez lui ou chez elle à la maison en consacrant officiellement son amour. Vivre éternellement dans le concubinage et la fornication certifiés est une atteinte à l’amour et surtout à la dignité de l’autre. C’est un manque grave de respect. Alors, unissez-vous devant Dieu si vous aimez d’un amour sincère celle ou celui avec qui vous vivez à la maison. Ne soyez pas exigeants et hypocrites en amour. Soyez plutôt tolérant, compréhensifs et raisonnables, car Dieu vous demandera compte de votre façon d’avoir aimé. Prenez dès aujourd’hui votre engagement et votre responsabilité pour répondre à l’appel d’amour de Dieu. C’est aussi l’appel que vous lancent vos amis Bernard et Gilberte qui se marient sous vos yeux aujourd’hui.
Soyons tous de vrais amoureux de Dieu et des hommes pour bâtir un monde d’amour, de justice et de paix et que Dieu dans son grand amour nous accorde la force nécessaire dont nous avons besoin pour accomplir sa mission d’amour au milieu des hommes.
Pour terminer, je formule pour Bernard et Gilberte cette prière : « Seigneur, tu as fait l’homme et la femme à ton image, et tu as mis en leur cœur l’amour qui les attache l’un à l’autre pour qu’ils ne soient plus qu’un ; à travers les peines et les joies de leur vie, au long des fatigues et des merveilles quotidiennes, tu leur dis que tu es proche ; par la communion de leur amour et de leur destin, tu fais grandir en eux ta propre vie de Père, jusqu’au jour où tu combleras tout leur espoir, en Jésus-Christ, ton Fils bien-aimé.» Accorde à Bernard et à Gilberte de vivre cet idéal d’amour en comptant sur toi afin de bâtir un foyer prospère pour eux-mêmes et les siens.
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Prolongation à la Cpi
07/06/2013 07:22
Prolongation la CPI
La nouvelle est certainement l’une des plus grandes de ces débuts de vacances : le « dossier en béton » dans l’affaire procureure contre Gbagbo n’était en fait qu’un château de cartes. Elle continue encore de faire du bruit sur la toile. Les juges de la CPI ont ainsi sifflé la prolongation inattendue dans le combat politico-juridique qui oppose accusateurs et défenseurs. Ladite prolongation va commencer, contre toute attente, avec un avantage certain pour la défense qui est en passe de mettre groggy son adversaire qui est sommé de revoir ses techniques d’attaque. Cette douche froide que viennent de prendre honteusement les accusateurs de Laurent Gbagbo est une véritable humiliation, une catastrophe intellectuelle. Or donc le dossier était vide qui ne pesait absolument rien. Tout ce bruit dans le monde pour rien ! Ou du moins rien que pour ternir définitivement l’image de quelqu’un qui a refusé jusqu’au bout de s’aligner sur les discours officiels des tenants et architectes du nouvel ordre mondial et qui paie cash en ce moment son outrecuidance face aux puissants du monde. Toutes ces sommes qui auraient pu servir à soigner les pauvres et à les nourrir ont été jetées à l’eau pour payer des fonctionnaires qui ne savent pas faire leur travail et pour nuire par pure méchanceté à Laurent Gbagbo en qui se reconnaît une bonne partie de l’Afrique digne. Nous autres, dès le départ et depuis toujours, avions clairement claironné que le béton n’était que du ciment mal mélangé, le gravier ayant été ramassé au bord de la route et non là où il fallait le chercher. Mais n’ayant pas de voix officielle, nous avons été méprisés par ceux qui voulaient coûte que coûte en finir avec Laurent Gbagbo une fois pour toutes. Le « béton » qui n’était qu’une revue de presse mal compilée des journaux partisans du pouvoir d’Abidjan, ceux qui font et défont l’actualité, n’avait rien de sérieux tant il était grossier et grotesque. D’ailleurs, lors de l’audience de confirmation ou infirmation des charges, un des avocats, comme un bon prophète du haut de sa tribune, avait courageusement dit que c’était un « brouillon ». Ce qui n’avait pas manqué de susciter la colère de l’accusation. A l’arrivée, nous nous retrouvons au point de départ, zéro à la base, avec effectivement un brouillon mal relié et de surcroît illisible en main. Le monde entier, petit à petit est certainement en train de sortir de son sommeil dogmatique pour se rendre compte de la grande mascarade et du grand mensonge volontairement et méchamment entretenus autour de cette affaire qui pue à mille lieues la haine et la méchanceté contre un individu. La justice des vainqueurs, au fil du temps, se dévoile. Il nous faut être patients pour attendre la fin du film qui selon les prévisions des analystes sérieux, n’est plus pour longtemps tellement les événements s’enchainent à un rythme incroyable et effroyable. En renvoyant la procureure et son groupe à leur copie, les juges de la CPI veulent faire un effort pour être au-dessus de la mêlée, quoique l’idéal eût été de libérer purement et simplement Laurent Gbagbo. Comment peut-on maintenir dans les liens de la prison quelqu’un dont les accusations formulées contre lui sont sans fondement et gravement « insuffisantes » ? Mais en même temps qu’il leur faut dire le droit, il faut aussi faire plaisir au sponsor officiel et éternel de l’institution et par conséquent assurer leurs propres arrières. Car, le cordon de la bourse de la CPI est fortement détenu par les parrains constitués en communauté internationale qui sont en fait les vrais juges de la CPI. Ce sont eux qui écrivent les articles, les lisent et en orientent les décisions. Comprenons que la partie n’est
point aisée pour nos pauvres juges pris en otage dans les serres de la communauté internationale. Comme a dit Don Melo commentant cette actualité, « Espérons que Messieurs les courageux juges ne plient pas sous le rouleau compresseur du réseau françafricain qui va se déployer pour sauver les meubles après cette gifle ». Allant dans son sens, Théophile Kouamouo a lui aussi soutenu que « plus que jamais aussi, les juges de la Chambre préliminaire I seront « travaillés au corps » par la puissante coalition internationale qui a intérêt à maintenir Gbagbo dans son statut actuel. Celui d’otage. » C’est donc une nouvelle guerre juridique qu’on pourrait assimiler à une prolongation qui commence à la CPI. De fait, l’essentiel pour nous n’est plus que Gbagbo soit en prison ou non. L’essentiel est que la vérité éclate au grand jour pour que l’on découvre que le roi était nu ; non seulement il l’était, mais aussi il était un menteur plein de haine pour ceux qui ne le caressent pas dans le sens du poil et refusent donc de le porter dans son hamac. C’est sûr, habitué à la complaisance et à la corruption, la procureure fabriquera d’autres preuves à charge contre Gbagbo. Elle remuera le ciel et la terre ivoiriens pour découvrir d’autres victimes et les brandir à la CPI et à la face du monde. Les moyens colossaux lui seront gracieusement donnés pour parcourir la planète. Mais à l’arrivée que devons-nous vraiment retenir ? Comme a dit le sage juif : « Vanité des vanités, tout est vanité »! Nous sommes convaincus que le nouvel ordre mondial n’acceptera pas aussi facilement cette « gifle » retentissante qui met à nu toutes ses malveillances et manigances contre les Africains dignes qu’il déporte dans sa « prison dorée » de la CPI. Attendons-nous donc à la réplique qui ne nous sera pas une partie de plaisir. C’est pourquoi, en saluant les avocats qui ont fait un travail extraordinaire, nous l’avons tous vu, nous leur demandons de faire encore et toujours preuve de vigilance. Le serpent n’est pas encore mort. Mais, si les preuves brandies contre Gbagbo ne sont pas « suffisantes », il n’est pas sûr que celles qu’on brandit contre les guérilleros au pouvoir ne le soient pas. Car en réalité, ce sont eux les vrais coupables qu’on fait passer aujourd’hui pour les victimes. Alors, si madame la procureure a encore de l’honneur et de la dignité à sauvegarder, pourquoi ne regarderait-elle pas de ce côté-là. En se penchant depuis sur un seul côté de cette grave affaire, elle a fini par montrer toutes ses lacunes au monde entier. Peut-être faudrait-il qu’elle aille maintenant investiguer dans le camp des vrais meurtriers. C’est sûr que de là-bas, elle sortira avec un dossier en béton plus fiable.
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L'Afrique et son cinquantenaire
31/05/2013 08:13
L’Afrique et son cinquantenaire
La parade était parfaite. Les lampions bien en vue. Le rituel et le folklore habituels n’ont point fait défaut. Les caméras et les micros étaient bien sélectionnés pour être de la partie et à la hauteur de la mission. Nos chefs d’Etats africains se sont donné rendez-vous comme d’habitude pour ne pas manquer l’occasion et la cérémonie. Aucun d’entre eux ne voulait vivre dans l’anonymat ce cinquantenaire des Africains : interview par-ci, séance de photos par-là, éclats de voix et coups de gueule plus loin. Chacun est parti au pays d’Hailé Sélassié avec ses thuriféraires et autre griots louangeurs insatiables et par trop zélés et inspirés. En somme, tout le décor était bien planté pour que la fête fût belle. Et elle le fut en effet. L’Afrique n’a-t-elle pas cinquante ans bien comptés, ou du moins son organisation qui regroupe tous ses Etats ? Tous étaient donc là pour montrer à la face du monde que l’Afrique est là, bel et bien là, malgré la Françafrique. Mais, je pense moi, qu’il y avait un invité de trop, un peu encombrant et gênant. Un invité qui n’aurait pas dû être à cette circonstance. Un invité dont la présence et le discours n’augurent pas d’un avenir certain et rassurant pour nous pour les cinquante prochaines années. Comment l’Afrique peut-elle prétendre au développement quand, fêtant son jubilé d’or, elle ne peut pas prendre le risque et le courage d’écarter ceux qui la maintiennent dans l’état piteux et cauchemardesque dans lequel elle se trouve depuis plus de cinquante ans? Au contraire elle les met en valeur ! Or, il est de plus en plus urgent et vital de couper courageusement le cordon ombilical avec l’ancienne colonie pour être sûr d’aller plus loin. C’est que le ministre Koné Justin appelle justement et opportunément « l’audace de la rupture ». Couper le cordon ombilical veut aussi et surtout dire, couper le cordon de la bourse détenu injustement et orgueilleusement par le Maître alors que l’Afrique elle-même détient la clef du développement du monde. Mais je parie que ceux-ci ont certainement contribué pour le couvert et la boisson nécessaires à l’organisation de notre fête du jubilé, pour nos noces d’or. La méthode et la pratique n’ont donc pas évolué, pour notre grand malheur. Et le décor est planté pour que le système reste en l’état et même se renouvelle de plus belle. Les analystes sérieux l’ont toujours soutenu, il faut à l’Afrique une rupture courageuse avec ses maîtres occidentaux si elle veut se développer. Car le développement ne peut jamais être possible quand on est inextricablement noué à la racine tutélaire qui oriente, téléguide ou télécommande. Le discours de cet invité qui est venu recadré et formaté nos chefs d’Etat nous maintient toujours dans la peur de la rupture et de l’autonomie véritables. On nous annonce un sommet sur l’Afrique pour la lutte contre l’islamisme dans notre région. Mais la particularité de ce sommet est qu’il se tiendra en France ! Et cela a toujours été la méthode d’approche du Maître pour disposer de « l’âme et de la psychologie » des Africains ; parler de nous et faire notre bonheur à partir de chez lui, c’est-à-dire à mille lieues de chez nous, souvent même sans nous et contre nous. C’est sûr que beaucoup ont applaudi ce discours et cette annonce, relevant une fois de plus, à cor et à cri, la grande attention et la sublime magnanimité de la France à l’égard de l’Afrique dont elle ne veut pas voir mourir comme des mouches ses fils. Mais, les habitués du rituel franco-africain comprennent déjà que le Maître veut toujours maintenir son poids, sa suprématie et sa domination dont il ne veut jamais s’en passer. Et la réalité du terrain, cinquante ans après, est que les choses et les habitudes n’ont point changé. Le panafricanisme et la renaissance demeurent encore des grimoires sous nos tropiques. Les intrigues et les coulisses perdurent, les mallettes d’argent survolent toujours l’Atlantique et le désert en direction de la Méditerranée. La Françafrique, la franc-maçonnerie, le franc Cfa demeurent le socle des relations entre l’Afrique et ses « partenaires » occidentaux. Ce cercle vicieux est hermétiquement bouclé qui engouffre les non initiés qui veulent penser autrement et au profit de leur peuple le « partenariat ». À l’occasion de cette parade jubilaire digne de nos timoniers, nous avons appris que ceux-ci, on ne sait pour quelle raison, ont copieusement tancé la CPI, cette Cour qui ne règle que le compte des Africains, cette prison ou Gouatanamo pour Africains indociles et difficilement malléables et contrôlables. Ce semble une grande première. Mais jusqu’où ira ce « courage » jubilaire quand nuitamment, en allant faire obédience au maître, gamelle en main, certains l’encourageront à « sauver l’Afrique » et à la débarrasser de ses insoumis ? La réalité qui saute aux yeux est que malgré leur Union, les Africains ne sont pas unis. Chacun tire le drap de son côté pour se protéger, laissant l’autre se débattre tout seul pour survivre. Notre solidarité mille fois ressassée n’est que clanique et tribale. On s’unit très facilement pour sauver le clan et l’ethnie en danger de mort. Par exemple on s’unit pour rattraper l’ethnie en danger comme dans notre pays. On traine les pas vis-à-vis des autres en périls. Chacun veut garder sa couverture et ses intérêts en prenant grand soin de ne pas se faire « rouler dans la farine ». On torpille les uns, on livre les autres à la vindicte populaire. Notre solidarité est donc trop surfaite qui ne se manifeste qu’à l’occasion des investitures de nos chefs d’Etat et autres parades pour célébrer leur gloire personnelle. Notre Union a donc encore du chemin à parcourir. Il lui faut d’abord se débarrasser de ses tyrans et dictateurs installés à travers les bombes démocratiques, attirer l’attention de ceux qui gouvernent leur pays sous la dictée de l’Occident, rompre avec ce qui l’encombre, couper le cordon de la bourse, protéger ses ressources et ses matières premières contre le pillage et l’exploitation, avoir confiance en elle-même et être courageuse et responsable d’elle-même. En un mot comme en cent, l’Afrique doit revenir aux Africains selon la belle expression de Pierre Biarnès « l’Afrique aux Africains » pour les cinquante prochaines années.
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