Pour le sursaut
Le FPI a appelé, il y a peu, les forces vives de ce pays, et particulièrement le PDCI, à se retrouver dans une sorte d’union nationale pour traquer la violence et la dictature du RDR qui a pris ce pays en otage à travers sa violence caractérisée et institutionnalisée. Je salue et soutiens cet appel à la civilisation. En effet, « le pays va mal », comme a chanté ce militant bien bruyant du RDR. Cet appel fait couler en ce moment beaucoup d’encre et de salive. Et c’est tant mieux. Certainement, le RDR lui-même mesure l’ampleur dudit appel et ses répercussions sur la vie de la nation et surtout sur le développement et le devenir démocratiques de notre pays dans les semaines à venir. C’est pourquoi elle a mis en branle toute sa machine de violence et de guerre pour faire front à cette décision. Il a actionné son griot de Venance Konan pour décourager les frères du PDCI de s’allier au « diable » de FPI., oubliant que ce dernier fut, il y a peu, un pourfendeur zélé de leur mentor. Mais nous qui suivons de très près la vie politique de notre pays, en dehors des officines politiques et syndicales, nous ne doutons pas que le PDCI donnera une réponse favorable et raisonnable à cet appel historique des frères du FPI. En effet, ayant bâti ce pays à la sueur de son front et avec intelligence, quoi qu’on dise, ce parti, malgré ses faucons et caciques accrochés à la soupe rdriste, n’acceptera point de le voir disparaitre sous le coup de boutoir de la violence du RDR et des étrangers qui tentent de le phagocyter pour leurs propres intérêts et ceux des leurs. Le sursaut national auquel nous sommes invités doit être pour chacun de nous la prise de conscience du danger qui nous guette et qui risque de nous emporter si nous ne prenons pas nos responsabilités hic et nunc devant l’histoire. Je disais la semaine dernière dans cette même rubrique que la réponse à la violence du RDR ne doit pas être la violence, loin s’en faut, pour des hommes civilisés que nous sommes ; mais plutôt notre amour pour notre pays et surtout notre union sacrée et « indéboulonnable » autour de valeurs nationales et démocratiques qui nous portent depuis toujours. C’est ainsi que se sont construites les grandes nations qui nous dominent aujourd’hui. Pour une raison ou une autre, et guidés par nos appétits égoïstes, on peut se haïr et se diviser un moment comme cela a été fait, chacun selon sa méthode. Mais cette inconscience passée, nous devons regarder dans la même direction. Et cette même direction pour nous Ivoiriens aujourd’hui, c’est le salut de notre nation en danger d’annexion et de disparition. Dire cela, ce n’est pas être xénophobe. Les grandes manœuvres souterraines et nocturnes qui se trament aujourd’hui pour que les Ivoiriens ne soient plus maîtres chez eux intriguent plus d’un, y compris les frères du PDCI qui en parlent en coulisse. Il nous faut donc saisir cette opportunité que nous offre le FPI. Nous avons à comprendre que ce n’est pas la tête du FPI et celle de ses responsables qu’il faut sauver dans l’état actuel de notre misère, mais bien la tête de notre pays violenté et confisqué. Nous ne pouvons pas accepter éternellement une politique qui exclut les Ivoiriens et accorde sa priorité aux frères étrangers. L’hospitalité n’est pas une marche forcée encore moins un déni de soi. Un étranger, conscient de son statut d’étranger ne peut jamais être heureux si l’on doit, pour lui faire plaisir, mépriser et écraser son hôte. Mais, dans notre cas, ce qui est bien en jeu, c’est bien moins le statut de l’étranger que la survie de notre nation. Les étrangers demeurent toujours nos frères que nous aimons pourvu qu’ils respectent leur statut. Il s’agit de sauver les acquis démocratiques de notre pays. Il s’agit aussi de préserver nos richesses bradées aujourd’hui aux multinationales de la violence et de la guerre. Il s’agit d’assurer l’avenir de nos progénitures. Il s’agit de préserver notre environnement contre les envahisseurs et les agresseurs qui agissent à travers les « bombes démocratiques » pour asseoir leur dictature rampante et criminalisée. L’heure n’est donc pas au calcul des avantages et dividendes qu’on doit légitimement engranger de nos alliances, ni du côté du PDCI, ni même de celui du FPI qui est demandeur. Ce qui nous est demandé aujourd’hui dans l’état lamentable où nous nous retrouvons, ce sont bien moins nos égoïsmes que nos convictions et nos déterminations, notre farouche volonté à sauver la situation qui devient de plus en plus préoccupante malgré les dénonciations qui fusent de toutes parts. Le pouvoir « indéboulonnable » d’Abidjan, comptant sur ses alliés étrangers travaillent à l’appauvrissement des Ivoiriens et à la promotion de ses alliés. Il nous produit des chiffres mystificateurs et imaginaires pour nous endormir afin de mieux nous voler et nous dépouiller. En se servant subrepticement du PDCI qu’ils manipulent aisément et à qui ils font du chantage honteux et quotidien, les rdristes jouent avec le feu mais ils jouent gros leur destin. Ils oublient qu’un pouvoir n’est pas éternel et qu’il peut partir comme il est venu sous la pression de certaines circonstances et événements. Ils oublient aussi qu’une alliance politique n’est pas éternelle. On la tisse pour un moment selon les intérêts et stratégies en place. En faisant régulièrement chanter le PDCI, les rdristes infantilisent ce parti dont ils abusent sans scrupule. Il est temps de nous laisser raisonner après avoir pris le pouls du drame. Selon Léon Gambetta, « la politique est l’art du possible ». Les renversements spectaculaires pour faire bouger les lignes sont toujours possibles. Je suis convaincu qu’au PDCI, des frères sont toujours prêts et aptes à cette sorte de « révolution copernicienne » pour relever le défi avec leurs frères qui les invitent à se mettre ensemble aujourd’hui pour sauver notre nation en péril de mort avancé. En pensant à Jean Anouilh qui soutient que « rien n’est irréparable en politique », je suis tenté de relever, moi, que rien n’est fortuit en politique quand on prend véritablement conscience que nous sommes dominés et que nous devons résister pour survivre. Quand nous identifions clairement notre bourreau commun, la nécessité de le combattre ensemble et avec les mêmes armes et arguments ne se négocie pas.