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VIP-Blog de perekjean
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  • Créé le : 05/02/2013 13:43
    Modifié : 02/07/2014 22:26

    masculin (31 ans)
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    Littérature post-crise électorale ivoirienne

    15/04/2013 23:42



                     Littérature post-crise électorale ivoirienne

     

    Chaque période et événement produit et accouche sa propre littérature. Celle-ci permet de fixer les événements de cette période pour la réflexion mais surtout pour la postérité. On y rapporte et analyse ces faits qui ont marqué cette période, les acteurs clés et donc incontournables qui ont suscité ces faits. Pour ce qui concerne notre période, la littérature périodique donne l’image des événements qui ont marqué son histoire. Quand on dit que les Ivoiriens sont formidables, ce n’est pas un simple slogan pour émouvoir quelque esprit. Généralement, quand on dit que les Ivoiriens sont formidables, on fait référence à leur nature humoristique et joviale qui leur fait tourner en bourrique et banaliser leur douleur et leur galère causées par les hommes politiques. Les exemples sont légions qui attestent nos propos. La crise post électorale qui dure depuis novembre 2010 a produit elle aussi sa propre littérature. Nous voulons ici signaler et analyser quelques œuvres nées au cours de cette période douloureuse de notre pays. Cette littérature est abondante. Nous relevons ici les œuvres à notre disposition que nous avions pris le temps de relire et d’essayer de comprendre.

     

     

    1. Gnangui Adolphe, Côte d’Ivoire : 11 avril 2011. Le coup d’Etat de trop de la France en Afrique, Paris, L’Harmattan, 2011, 139p.

     

    Enseignant- chercheur à l’institut national polytechnique Félix Houphouët Boigny de Yamoussoukro, aujourd’hui en exile, le professeur Adon Gnagui rapporte dans ce livre, avec grande émotion, comment il a pu échapper à la mort pendant la crise postélectorale à Yamoussoukro. Dans cet ouvrage, il fait une analyse serrée et assez intelligente des rapports de la France avec la Côte d’Ivoire. Il relève que la Françafrique est l’outil moderne et scientifique de la perpétuation de la domination française en Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire. Dans son analyse, il souligne avec pertinence le rôle et l’implication directe de la France en Côte d’Ivoire et donne également, sans être une redite ou du déjà entendu et lu, les raisons du coup d’Etat électoral de la France : « En réalité le haro de la France sur les pays africains et notamment sur Côte-d’Ivoire trouve sa justification, en tout cas en grande partie, dans le fait qu’elle a peur de l’émergence de ces pays qui lui servent de vache à lait et risquent de ne plus l’être s’ils se tournent résolument vers le développement ou s’ils émergent, ce qui voudrait dire, ou laisse comprendre, que le bonheur de la France devrait faire le malheur des pays africains, comme le sous-tend l’adage » (p.50). Son analyse va surtout au-delà des faits vécus et de l’émotion d’avoir échappé miraculeusement à un meurtre pour décrire et faire découvrir les « fondements de la crise postélectorale » dont l’épicentre est le contrôle des ressources naturelles de notre pays. Comme tous les analystes sérieux et pertinents, il fixe le début de notre galère à partir du coup d’Etat de 1999 dont les auteurs sont au pouvoir aujourd’hui à Abidjan, et place Laurent Gbagbo au centre de la turbulence de la stratégie d’anéantissement de la Côte d’Ivoire menée de main de maître par la France guerrière et pillarde. Dans ce sens, il relève le paradoxe saisissant de la « politique africaine de la France » pour conclure que les événements du 11 avril 2011constituent un coup d’Etat de trop de la France en Afrique.

     

     

    1. ONANA Charles, Côte d’Ivoire. Le coup d’Etat, Paris, Duboiris, 2011, 415p.

    Dans la littérature post crise ivoirienne, le best-seller a sans doute été Côte d’Ivoire. Le Coup d’Etat du camerounais Charles Onana, journaliste d’investigation et auteurs de nombreux ouvrages de référence mondiale. Spécialisé dans l’investigation et donc dans les enquêtes serrées, Charles Onana a réussi un véritable coup en faisant parler Laurent Gbagbo depuis sa prison de Korhogo là où ses propres avocats ne pouvaient pas le joindre aussi facilement : « Ce sont les soldats français qui ont tout fait. Ils ont bombardé du 31 mars au 11 avril 2011…En fait, les français ont encerclé la résidence et au lieu d’achever leur mission c’est-à-dire de venir me prendre eux-mêmes, ils ont plutôt envoyé les rebelles me prendre. Je tiens tout de même à préciser qu’ils ont envoyé les rebelles m’arrêter devant les caméras » (pp345-347).  Des chapitres tels que la préface de Thabo Mbeki, Le cacao, Armajaro, l’argent et les Ouattara, le combat politique des banques françaises, Sarkozy et le coup d’Etat contre Gbagbo, font figure de révélations quasi inédites qui donnent à ce livre une aura extraordinaire et hors paires. Le reproche qu’on ne pourra jamais faire à ce livre, c’est d’avoir dit la vérité sur les évènements douloureux qui ont dramatiquement heurtés la vie des Ivoiriens. C’est aussi d’avoir abandonné le chemin tracé par les « spécialistes » patentés de l’Afrique qui n’ont qu’une seule lecture de leur objet de spécialités et qui ne connaissent en réalité l’Afrique qu’à travers les cartes postales. D’ailleurs, contre les maîtres-chanteurs occidentaux qui y voyaient et lisaient une diffamation et relevaient selon leur propre lecture, du reste biaisée et volontairement étriquée, un « tissu de mensonges », l’auteur a crié sous tous les toits qu’il était prêt à répondre de son livre devant les tribunaux si le sieur Ouattara l’y convoquait. Mais le maître d’Abidjan n’a jamais osé un tel acte qui ne mettrait qu’à nu toute sa forfaiture. L’analyse de Charles Onana part donc de faits réels, vérifiables dans le temps et l’espace, avec les acteurs clés bien nommés et donc bien connus qui peuvent être repérables et interrogés sur leur rôle dans le drame ivoirien. Ce livre n’est pas de la littérature pure, encore moins de la fiction évasive et en aucun moment, on ne sent une digression de l’auteur par rapport au sujet qu’il a choisi de traiter. Il va droit au but et ne se laisse pas distraire par les évènements qui s’enchainent pourtant les uns après les autres. Notons dans ce sens le titre même de l’œuvre et la courageuse préface de Thabo Mbéki qui de prime abord situent l’enjeu et l’intérêt mêmes de ce livre. Contrairement à la presse occidentale et française en particulier qui ont choisi dès le départ leur camp, guidés certainement par les avantages et les profits du moment, il fait remonter la crise post électorale loin dans le temps et en fait comprendre les enjeux qui somme toute ne sont qu’économiques mais couverts de couches politico-militaires qui la rendent par moments extrêmement incompréhensible voire ennuyeuse pour celui qui ne la vit pas directement au quotidien comme nous. En font foi, les chapitres historiques comme Bédié, la France et l’ivoirité, Ouattara l’héritier contesté, Gbagbo l’opposant historique et Les ennuis de Gbagbo commencent. Ce cadre historique savamment dressé par l’auteur donne à l’amateur de la crise ivoirienne une grille de lecture de première main et un autre son de cloche pour ouvrir son intelligence à la compréhension des faits. Il en est de même des annexes qui, assez documentés, peuvent constituer des sources d’enquêtes. Au total, Côte d’Ivoire. Le coup d’Etat peut être considéré comme un livre d’histoire mis à la disposition des étudiants, des enquêteurs, des chercheurs et des curieux qui refusent de s’abreuver aux sources mensongères de la presse française qui n’est pas une actrice non moins directe de notre malheur. Au terme, son avertissement est précieux : « Il est indéniable que la conquête et la prise de pouvoir d’Alassane Ouattara marquent un tournant décisif dans la culture politique des prochains dirigeants de ce pays » (pp 398-399). Si ce n’est pas un avertissement, c’en est pas loin. Le cas actuel centrafricain en est une réponse évidente.

     

     

    1. BANIAFOUNA, Calixte, Ce que France veut Afrique veut : Le cas de la Côte d’Ivoire, Paris, L’Harmattan, 2011, p.186.

    Dans la tragédie ivoirienne, les intellectuels camerounais ont porté à bout de bras leur homologue ivoirien Laurent Gbagbo et son peuple. Eux ont compris que la guerre de la France contre la côte d’Ivoire est en fait la guerre déclarée à toute l’Afrique. Ils ont vu en Laurent Gbagbo le porte-flambeau. On peut citer quelques-uns comme Théophile Kouamouo (qui a dû démissionner de son poste de correspondant du journal français Le Monde en Côte d’Ivoire dès le déclenchement même de notre crise en 2002), Calixte Béyala (qui ne manque aucune occasion pour tancer le pouvoir dictatorial d’Abidjan), Charles Onana dont l’œuvre a été visitée plus haut et Calixte Baniafouna dans cette œuvre que nous étudions maintenant. Dans celle-ci, il voit dans notre crise « la main noire de la France » (pp.39-62). Il relève l’attitude « d’une France nostalgique à jamais » qui a actionné deux leviers dont il demeure encore le maître en Afrique : les leviers « historique » et celui du « choix du candidat » aux élections présidentielles en Afrique (pp.44-45). Il ne manque pas de faire le « procès d’une Afrique incapable » de se donner les moyens intelligents pour résoudre ses propres crises et qui doit toujours brader et vendre sa dignité à l’Occident pour voler à son secours : « L’incapable Afrique ! Incapable de régler ses problèmes. Incapable de se prendre en main. Incapable de se libérer. Incapable de se développer. Et pourtant… » (P.46). Il y analyse « l’illusoire libération des ouattaristes par Nicolas Sarkozy » ; « Héro à Yamoussoukro et à Abidjan où il est accueilli en sauveur par les partisans d’Alassane Ouattara. Debout comme un seul homme, d’un hurlement contagieux, emballant et hystérique, les partisans d’Alassane Ouattara sont dans une euphorie qui n’a de semblable que celle de Nicolas Sarkozy le jour de sa victoire électorale en 2007 » (p.132). Il ne manque pas également de fustiger ce retour en force en colonie. Au total, en suivant certes un discours anti-impérialisme créé par les intellectuels africains épris de libération, Baniafouna C. apporte une touche spéciale qui est une analyse simple mais non moins pointue d’une situation qui mobilise aujourd’hui encore l’univers entier et dont le dénouement reste très attendu.

     

    1. Le Toubabou, Cruelle Côte d’Ivoire. L’éléphant et le « machin », Paris, L’Harmattan, 2011, 144p.

    Avec ce régime qui a radicalement opté pour la dictature et la maltraitance de son opposition et de tous ceux qui lui portent la critique, il ne fait pas toujours bien de le pourfendre à visage découvert. D’ailleurs lui-même aussi est masqué. L’auteur de ce livre a décidé de ne pas dévoiler son identité propre. Il écrit donc sous un pseudonyme : Le Toubabou. Cependant, son œuvre ne manque pas de pertinence. En remontant aux faits qui ont provoqué notre crise, l’auteur fait découvrir les conditions psychologiques qui ont conduit au drame. Il essaie de faire connaître les principaux protagonistes de notre crise : Laurent Gbagbo et Alassane Dramane Ouattara. Du premier il écrit : « Gbagbo aurait dû organiser l’élection présidentielle, les législatives et les municipales en octobre 2005. Multipliant les prétextes, il a été autorisé par l’Onu à rester sur le trône jusqu’au 31 décembre 2006. Il devait utiliser cette période additionnelle pour organiser les élections. Ce délai de grâce n’a pas été prorogé par l’Onu. Gbagbo était donc forclos depuis cette échéance. A cette époque, l’Onu aurait dû constater sa déchéance et désigner un mandataire chargé d’organiser les élections…dans un cours délai (trois mois par exemple). Gbagbo a profité et abusé de la compréhension, de la mansuétude de l’Onu ; il en a conclu en 2010 qu’il pouvait persister » (p.49). Bien entendu, une telle description et analyse des faits va à l’encontre de la réalité. Car ce n’est pas l’Onu qui a maintenu Gbagbo au pouvoir en 2005. C’est bel et bien la constitution ivoirienne. Pourrait-on vraisemblablement confesser que l’Onu a-t-il jamais manifesté de la « compréhension » et de la « mansuétude » envers Gbagbo Laurent ? D’Alassane Dramane Ouattara, Le Toubabou écrit : « Alassane Dramane Ouattara n’a vécu aucune carrière politique ; il ne fut ni député, ni maire. La seule fonction qu’il exerça en Côte d’ivoire, fut celle de premier ministre, pour laquelle il avait été recruté tel un cadre de direction…Bien que les insurgés du Nord (2002) se réclament de lui, il ne reconnaît aucune responsabilité dans les opérations du 18 septembre 2002 ». On sent chez Le Tababou une volonté de rester à équidistance des différents clans qui se sont affrontés en Côte d’Ivoire. Mais, peut-on trouver quelqu’un de neutre dans notre crise ? Même si son analyse permet de comprendre un tant soit peu un pan de notre misère actuel, Le Toubabou pèche dans certaines analyses à cause de sa volonté de rester neutre et équitable.

     

    1. GBALLOU, Roger, Côte d’Ivoire : Le crépuscule d’une démocratie orpheline, paris, L’Harmattan, 2011.

    Membre fondateur de la jeunesse du FPI, Roger Gballou, dans ce livre, fait lui aussi une analyse de la crise pré et post électorale et de ses conséquences actuelles sur la vie du pays. Le propos de son livre semble la promotion des libertés publiques et la bonne gouvernance sans lesquelles l’avenir de notre pays sera toujours livré aux mains assassines bénéficiant de complicités malveillantes internes et externes. Le titre du livre est évocateur qui donne une photographie de la réalité actuelle dans le pays. En effet, depuis le 11 avril 2011, le crépuscule étouffe notre démocratie laissée orpheline. Il exalte l’esprit patriotique en Côte d’Ivoire et fait comprendre que l’humilité, dans l’état actuel de notre crise, est un outil de gouvernance et de paix : « l’histoire de la crise ivoirienne montre que seule l’humilité, en tant qu’outil de gouvernance dans une république pré-démocratique permet de préserver la paix, de renforcer les institutions de la République et de consolider la Nation » (p.236). Commencée avant les élections de 2010, l’écriture de cet ouvrage à la fois pré et post électorale a l’avantage de nous promener sur deux moments importants de notre crise qui se tiennent sans jamais s’opposer. On ne peut pas traiter l’un sans s’en référer à l’autre. Il n’hésite pas à conclure que notre élection a été une « symphonie inachevée » qui rend brumeux l’avenir même du pays.

     

    1. BLE GOUDE, Charles, Côte d’Ivoire : traquenard électoral, Paris, L’Harmattan, 2011, 137p.

     

    Le leader de la jeunesse patriotique ivoirienne sous Laurent Gbagbo n’est pas uniquement qu’un tribun ou un homme des micros. Il est aussi écrivain. Ses deux premières œuvres ont été de best-seller. Il en a de même de cette troisième écrite en exile. Côte d’Ivoire : traquenard électoral se veut un livre d’engagement qui situe son lecteur dans l’ambiance pré et post électorale. Il fait vivre et revivre toutes les émotions suscitées par cette période tumultueuse de la vie récente de notre pays. Ce qui fait le charme de ces récits, c’est qu’ils sont relatés par un acteur de première main, un protagoniste principal de ces périodes. Ce livre veut aussi retracer le parcours de l’auteur diabolisé par les médias occidentaux et français notamment et injustement sanctionné par la Sulfureuse. Sans passion, Charles Blé Goudé essaie de dire et de faire comprendre ce qu’il est en réalité. Avec la formule célèbre mais volontairement méprisée par ces mêmes médias, « la victoire aux mains nue », l’auteur se pose en son propre avocat et défend sa cause avec fermeté et rigueur face aux juges de ce monde qui semblent déjà l’avoir condamné sans jugement: « Quant à moi, je suis resté fidèle à ma philosophie de toujours : avoir pour souci la vie de ceux au nom de qui je parle. C’est pourquoi, je n’ai pas voulu lancer d’appel à la mobilisation dans un contexte de guerre, où tirer une balle dans la tête d’un être humain était devenu désormais un acte banal. » (p.111). Contre tous ceux qui le condamnent injustement, il répond que « toutes ces accusations sont en réalité non-fondées. Mon combat a toujours été placé sous le signe de la mobilisation populaire non-violente. Et le symbole de ce combat est un matelas, illustrant mon recours à cette méthode connue de tous les adeptes de la non-violence active : les sit-in » (p.108). Quoi qu’on pense de lui, l’auteur de ce célèbre livre restera dans la conscience de la jeunesse ivoirienne et même africaine comme celui qui a tenu de bout en bout le régime et la gouvernance du président Laurent Gbagbo en s’opposant farouchement à l’impérialisme français. Ces appels à la mobilisation pacifique depuis l’éclatement de la guerre en 2002 l’attestent bien. Mais la justice des vainqueurs continuent encore de le poursuivre pour s’être opposé à leur destin.

     

     

    1. Leslie Varenne, Abobo la guerre Côte d’Ivoire : terrain de jeu de la France et de l’Onu, Paris, Mille et une nuits, 2012, 269p. 

        Ce livre est un témoignage de première main qui a l’avantage de nous faire comprendre les événements douloureux vécus dans cette partie de la capitale économique prise en otage dès janvier 2011 par la bande à IB avec l’aide de la Licorne et de l’Onu. Abobo a été pendant plusieurs semaines le point culminant et dramatique de la crise armée post électorale de notre pays. Les nouvelles qui y provenaient n’étaient pas reluisantes. Le fameux et sulfureux « commando invisible » y sévissait dangereusement en s’attaquant aux forces régulières. Ce livre qu’on peut considérer comme l’agenda public de la guerre d’Abobo nous ouvre l’esprit sur certains faits qui ont défrayé la chronique et qu’on peut aujourd’hui considérer comme les catalyseurs de la crise. Nous pouvons surtout relever  « la bataille de l’émetteur » ou « la guerre du cacao ». En le lisant, on ne peut pas douter que Leslie Varenne ait eu des atomes crochus avec ce mystérieux et dangereux « commando invisible ». D’ailleurs les circonstances de la prise de la photo placée en couverture de son livre dit tout sur les relations de l’auteur avec ces rebelles qui ont pris une partie d’Abidjan en otage et traitent directement avec l’hôtel du Golf. L’auteur réussit à décrire, souvent dans les détails surprenants, comment le pays a pu sombrer par Abobo. Elle ne manque pas également de relever que la Côte d’Ivoire était devenue le « terrain de jeu de la France et de l’Onu ». Sa thèse s’appuie sur des faits précis dont elle a eu des informations de premier plan. Française, elle ne manque pas pourtant de fustiger l’attitude incongrue et incompréhensible de son pays dans la crise qui a secoué la Côte d’Ivoire pendant plusieurs années : « Lorsque Guillaume Soro devient le patron de la zone Nord, il a trente et un ans. Comment imaginer qu’un civil aussi jeune puisse avoir sous sa coupe 50% d’un pays comme la Côte d’Ivoire, locomotive de toute l’Afrique de l’Ouest ?  Comment croire qu’un jeune homme puisse diriger, avec ses comzones, un territoire riche en diamants et en minerais sans avoir de puissants parrains derrière lui ? » (p.194)

    Au total c’est un livre courageux d’histoire qui servira aux générations futures pour se faire une idée précise sur une crise dont les tenants et les aboutissants demeurent encore troubles et obscurs.

     

     

    1. SEHOUE Germain, Le commandant invisible raconte la bataille d’Abidjan, Paris, L’Harmattan, 2012, 83p.

     

    Livre-témoignage ou livre-révélation ? En tout cas, cette œuvre du journaliste du quotidien Le Temps jette un pavé dans la mare de ceux qui, pour nuire à Gbagbo, ont tout orchestré pour produire du faux. En recueillant, par interview, le témoignage édifiant de ce « commandant » du mystérieux « commando invisible », le journaliste-écrivain adopte un mode d’écriture qui était jusque-là assez rare dans la littérature pré et post crise en Côte d’Ivoire. D’ailleurs, ce livre est apparu au cœur des débats lors de la confirmation ou non des charges dans l’affaire procureure contre Gbagbo. La procureure et son équipe ont tenté de dés-authentifier et de discréditer ce livre qui met à nu tout leur mensonge sur les faits pour lesquels ils ont cru devoir déporter Gbagbo à la Cpi. Parlant de la marche des femmes d’Abobo, il dit : « Cela a été mis en scène pour pouvoir constituer les dossiers pour l’incriminer plus tard. La marche avait pour but immédiat d’attirer l’attention de la communauté internationale sur nous, d’influencer l’opinion publique, surtout celle du Panel de l’Union africaine qui planchait sur le dossier ivoirien » (p.42). Ce « commandant invisible » dont l’auteur prouve son existence durant tout le livre dit avoir vécu la guerre d’Abidjan et en raconte ses péripéties dont on ne peut vraiment douter de bonne foi. Quand on sait que la guerre d’Abidjan a été déterminante pour le renversement du président Gbagbo, on peut comprendre tout l’intérêt de ce livre-révélation assez bouleversant. On pourrait reprocher à l’auteur d’être un pro-Gbagbo pur et dur mais son livre ne manque pas moins de pertinence. De notre point de vue, ce qu’il recherche à travers cette interview avec son compagnon, c’est de montrer la vérité crue et l’opposer aux mensonges des médias occidentaux qui travestissent, sous nos tropiques, la vérité de l’histoire et écrive cette histoire selon leur civilisation et leur plan de diabolisation des Africains dignes.

     

         En somme, la littérature post-crise électorale dans notre pays, permettra aux chercheurs, étudiants et aux générations présentes et surtout futures de s’abreuver aux sources de l’histoire récente et bouleversante de notre pays. L’implication directe et brutale de la soi-disant communauté internationale, la France en tête, dans une simple affaire d’élection démontre que les vrais enjeux pour lesquels il fallait « coûte que coûte » organiser ces élections se trouvent cachés. Il ne s’agissait pas en effet de trouver un Ivoirien pour gouverner les autres Ivoiriens, mais quelqu’un pour faire de la Côte d’ivoire la vache à lait de l’Occident et de certains pays voisins dont le Burkina Faso. Les événements actuels surtout à l’ouest le démontrent fort bien. Et tous les moyens ont été employés pour parvenir à cette fin cynique. Pour nous qui essayons chaque jour de comprendre les choses de cette façon, il n’y a pas de doute qu’il nous faut une révolution populaire pour afficher et affirmer davantage notre indépendance.

     

    Père JEAN K.

    E-mail : perejeank@yahoo.fr

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