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VIP-Blog de perekjean
  • 88 articles publiés
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  • Créé le : 05/02/2013 13:43
    Modifié : 02/07/2014 22:26

    masculin (31 ans)
    Origine : Abidjan
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    La croix de Jésus-Christ comme lieu de la libération en Afrique selon Jean-Marc Ela

    05/04/2013 12:46



    La croix de Jésus-Christ comme lieu de la libération en Afrique selon Jean-Marc Ela

         Dans cette partie nous allons examiner tour à tour :

    • Le cri de l’homme africain et la libération de l’Afrique en Jésus-Christ ;
    • Comprendre la croix de Jésus-Christ à partir des pauvres en Afrique ;
    • Changer la situation par la croix de Jésus-Christ ;

     

     

         Jean Marc Ela soutient que dans la mesure où la croix de Jésus exprime la passion des pauvres en Afrique, il nous faut nécessairement assumer les conflits et les luttes par lesquels se crée le Royaume.[1] Comme nous l’avons vu plus haut, la croix est l’un des thèmes centraux de la christologie de Jean-Marc Ela. D’ailleurs, nous avons pu relever qu’il identifie la douleur de l’Afrique et ses souffrances à celles de Jésus-Christ, qu’il appelle « le Crucifié du Golgotha». Cette croix qui était un instrument d’humiliation et de condamnation à mort, le Christ en fait un symbole de la lutte contre toute forme de servitude et de mort dans le monde. 

         Etienne Kaobo allant dans le sens de Jean-Marc Ela soutient que « c’est face à cette Afrique d’en-bas qui révèle au grand jour les pauvres et les systèmes nationaux et internationaux de paupérisation que se présente le projet de libération de Jésus-Christ comme libérateur ».[2] Ce projet de libération n’a aucun sens en dehors de la croix qui est pour Jean-Marc Ela à la fois le lieu de l’amour de Jésus-Christ, le lieu de la douleur et le lieu de la libération des pauvres en Afrique. Il soutient que l’amour de Jésus-Christ pour les pauvres se révèle davantage sur la croix et se répand jusqu’aux profondeurs de la lutte contre le mal et en faveur des déshérités dans un projet de libération dont il est le guide. Il invite à retrouver le drame du Noir à travers la crucifixion en relevant que chaque taudis de nos villes africaines est un véritable calvaire.[3]C’est pourquoi, pour Jean-Marc Ela, désormais, le scandale de la croix ne serait plus l’humiliation et la honte qu’elle renferme, mais son indifférence et son impassibilité vis-à-vis des drames qui tuent les pauvres et du projet de libération qui conduit leurs actions. Ce projet de libération se résume en trois volets essentiels : 1) Le cri de l’homme africain et la libération de l’Afrique en Jésus-Christ ; 2)  Comprendre la croix de Jésus-Christ à partir des pauvres en Afrique ; 3) Changer la situation par la croix de Jésus-Christ.

     

     

     

    • Le cri de l’homme africain et la libération de l’Afrique en Jésus-

                 Christ

     

         Pour Jean-Marc Ela, le cri de l’homme africain est le cri de Jésus qui meurt sur la croix sous la pression des chefs religieux et politiques de Jérusalem : « un grand cri et dans les larmes » selon l’épître aux Hébreux (5, 7). Ce cri résume en lui-même celui de l’humanité en général et en particulier celui de l’Africain ; vu que depuis des siècles notre continent demeure la terre des douleurs où la souffrance, l’oppression et la misère s’identifient parfaitement à l’homme.[4]Ce cri est donc celui des pauvres d’Afrique qui manifestent ainsi leur mécontentement et indignation, même leur révolte face à ce qu’ils subissent de la part des hommes. Malgré la haine qui le suscite, ce cri n’est pourtant pas un cri de vengeance et de haine contre les bourreaux.[5]

         Dans le sens de Jean-Marc Ela, le Symposium des évêques d’Afrique reconnaît et soutient que cet homme africain, selon notre foi, le Christ est venu le sauver et le libérer de son cri de douleur; une libération de tout ce qui opprime l’homme. Pour les Evêques africains, cette libération n’est pas seulement d’ordre spirituel ou intérieur. Elle doit avoir un impact direct sur la vie concrète, individuelle de l’Africain.[6]Selon Jean-Marc Ela, ce cri que pousse quotidiennement l’homme africain « n’est pas exclusivement le cri de la souffrance, c’est aussi un cri d’espérance ».[7]Et cette espérance naît et subsiste de la foi en Jésus-Christ. Dès lors, pour lui, lire l’Evangile de Jésus-Christ dans ce contexte de domination et de mépris, c’est se résoudre à « se situer du côté de ceux qui s’efforcent de rendre à l’homme africain la puissance de l’espoir».[8]Il suggère une relecture de la Bible qui doit conduire à renoncer à dissimuler les contradictions de nos sociétés africaines en ignorant la clameur des «exclus du festin». Ce cri qui devient espérance d’un peuple meurtri est donc le chemin actuel de la libération de l’Afrique en Jésus-Christ. Selon le psalmiste, « un pauvre a crié, Dieu l’écoute et le délivre de ses angoisses » (Ps 34, 18).[9] Notre libération part donc du cri de Jésus-Christ sur la croix et trace ainsi pour nous de nouvelles voies,[10]celles de la « résistance à toute structure d’oppression ».[11] Elle ouvre également de nouvelles perspectives selon Jean-Marc Ela : «Dans toute rencontre où je révèle à un homme sa dignité de fils de Dieu, une société nouvelle commence à naître, celle où le pauvre cesse de croire que sa misère ou sa condition résulte d’une malédiction ou d’une fatalité».[12] De cette façon, le cri de Jésus n’est pas neutre. Il est poussé en faveur des pauvres dont il porte dans sa chair l’épreuve de la souffrance, de la douleur et de l’humiliation.[13]

         En partant donc du cri de l’homme africain, Jean-Marc Ela pose à la conscience de l’Afrique et des Africains, la question inévitable de la solidarité qui pour lui ne doit pas être envisagée uniquement en termes d’aides caritatives à des affamés et à des nécessiteux abandonnés dans nos villages ou à ceux rasant les murs de nos villes. Ce cri de l’homme africain est donc un cri de libération dont le Christ est l’instigateur, un cri de solidarité pour vivre et non pour mourir, pour résister et non pour abdiquer, un cri pour prendre conscience et non pour se réfugier dans la fatalité qui est synonyme de déchéance et de mort. C’est pourquoi, pour Jean-Marc Ela, «tout le problème est là : dire Dieu dans une pratique de la foi où il s’agit de savoir ce que je veux faire de l’homme placé sur mon chemin : un être humain qui a droit à la vie ou bien un esclave à vie»[14]dont les cris de douleur n’émeuvent personne.

         Pour tout dire, à partir du cri de Jésus-Christ sur la croix, Jean-Marc Ela appelle à une nouvelle analyse de la souffrance de l’Africain méprisé et abandonné. Bien évidemment, il nous propose de ce fait une nouvelle clé de compréhension de la croix de Jésus-Christ. Il nous fait remarquer que le cri de Jésus n’est pas poussé dans un temple d’or ou un sanctuaire, mais plutôt dans un endroit banalisé, là où personne n’accorde aucun intérêt à personne, encore moins aux marginalisés et condamnés à mort. C’est pourtant là qu’il entend l’appel et les cris de détresse des malheureux et intervient pour eux. Cela démontre fort bien que le Christ ne se laisse pas enchaîner et encastrer dans des structures humaines, là où l’on tente d’étouffer les cris de misère.

         Ici s’amorce donc une révolution. Elle part hors des structures habituelles. Pour Jean-Marc Ela, l’Eglise ne doit pas s’inscrire dans une logique d’étouffement de la douleur des malheureux. Il fait savoir que l’Eglise n’a de sens chez nous que si elle devient le lieu où se fait entendre le cri de l’homme, du pauvre, du malheureux, à la suite de Jésus-Christ qui rend toujours présents les gestes du Dieu de l’Exode.[15]Il l’invite également à s’interroger sur elle-même, sur ce qu’elle est et fait en Afrique dans la lutte auprès de ceux qui apprennent à survivre à travers la lutte.[16] Derrière cette idée, il y a inévitablement une invitation pressante à comprendre autrement la croix de Jésus-Christ.

     

    Prochainement : Comprendre la croix de Jésus-Christ à partir des pauvres en Afrique ; - Changer la situation à partir de la croix de Jésus-Christ

     


    [1] Cf. Jean-Marc, ELA, Ma foi d’Africain, p.168.

    [2] Etienne, KAOBO, S., Op. cit., 180.

    [3] Cf. Jean-Marc, ELA, Ma foi d’Africain, p.193.

    [4] Cf. Yao, ASSOGBA, Op. cit., p.76.

    [5] Cf. Jean-Louis, SOULETIE, La croix de Dieu. Eschatologie et histoire dans la perspective christologique de Moltmann, Paris, Cerf, Coll. « Cogitatio fidei » n° 201, 1997, 409p.

    [6] Cf. Jean-Marc ELA et René LUNEAU, Op.cit., p.205.

    [7] Ibid., p.76.

    [8] Jean-Marc, ELA, Le cri de l’homme africain. Questions aux chrétiens et aux Eglises d’Afrique,  p.165.

    [9] Selon l’adage, le cri du pauvre monte jusqu'à Dieu mais il n'arrive pas à l'oreille de l'homme.

    [10] Pour Bernard Olivier, le salut par Jésus-Christ ne s’est pas déclenché sur la croix : il est à l’œuvre dans toute sa vie et dans ses gestes quotidiens. Le Christ est sauveur non par telle action unique. Il l’est par tout ce qu’il est et par tout ce qu’il fait ; Cf. Bernard, OLIVIER, Développement ou libération. Pour une théologie qui prend parti, Bruxelles, Vie ouvrière, 1973, p.51.

    [11] Jean-Marc, ELA, Le cri de l’homme africain. Questions aux chrétiens et aux Eglises d’Afrique,  p.165.

    [12] Ibid., pp.165-166.

    [13] Jean-Marc ELA nous invite à étudier le thème du cri des malheureux et des opprimés qui parcourt la Bible depuis le meurtre d’Abel par son frère (Gn4, 10). Nous pouvons voir notamment comment Dieu devient sensible à la misère de son peuple réduit en esclavage en Egypte (Ex3, 7-9). De même dans les psaumes, le thème du cri est abordé pour exprimer la persécution et l’oppression (Ps 5, 2-3 ; 9, 13 ; 16, 6). De leur côté, les prophètes font entendre les cris des malheureux (Is 5, 7). Dans sa lettre, st Jacques fait savoir que le salaire qu’on n’a pas donné aux ouvriers crie vers Dieu (Jc5, 4). Saint Jean dans l’Apocalypse annonce un ciel nouveau et une terre nouvelle où il n’y aura « ni deuil, ni cri, ni souffrance » (Ap21, 4).

    [14] Jean-Marc, ELA, Le cri de l’homme africain. Questions aux chrétiens et aux Eglises d’Afrique, p.166.

    [15] Cf. ID., Ma foi d’Africain, p.189.

    [16] ID., Le cri de l’homme africain. Questions aux chrétiens et aux Eglises d’Afrique, p.165.

     





     

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