L’argent ne circule pas : le pays est en grève
Dans son message très attendu par ses partisans et ses suiveurs zélés, Alassane Dramane Ouattara avait dit que l’argent ne circule pas parce qu’il travaille. Comme il en a pris l’habitude, il a chanté la litanie de ses réalisations en cours. Sans être économiste, je ne suis pas sûr que cela soit une théorie économique. Même si par extraordinaire il l’était, elle serait la pire d’entre les autres. En réponse à cette piètre et triste théorie sortie de la bouche d’un « expert en économie », dont les « mérites » sont surestimés et vantés dans le monde entier par des amis aveuglement acquis à sa cause, les fonctionnaires ivoiriens, qui refusent de mourir de faim, ont décidé légitimement de rentrer en grève. Selon les témoignages recueillis ici et là, dans tout le pays, cette grève est très largement suivie nonobstant l’arrogance et les lâches menaces de ceux qui devraient légitiment la faire éviter. Ainsi, les fonctionnaires ivoiriens, dans leur grande majorité et dans leur diversité politique, ont refusé de croire aux sirènes qui font pleuvoir des milliards à chaque déplacement du mentor du Plateau. Je salue personnellement ces braves fonctionnaires qui à leur manière disent non ici et maintenant à la dictature des chiffres truqués qu’on impose aux ivoiriens depuis deux ans maintenant. A l’épreuve des faits, on se rend bien compte que nous vivons dans le mensonge d’Etat arrosé et entretenu avec le soutien suspect et nauséeux de la maudite Communauté internationale qui ne sait en réalité que faire la guerre en suscitant des rebellions dans le monde pour imposer davantage son pouvoir vicieux et sa dictature franc-maçonnique. Dame Lagarde, lors de sa visite de prestige et de charme chez nous, il y a peu, s’est donné en triste et horrible spectacle devant notre Assemblée régionale et tribale. Aujourd’hui, la grève des enseignants et du personnel de la santé rattrape fort bien ce mensonge international planifié. Les chiffres qu’on prend pour nous endormir ne sont en fait que de la pure mystification , un opium pour couvrir les conséquences du rattrapage ethnique avec son lot de détournements de fonds à l’avantage des roitelets guerriers que Sarkozy et sa clique françafricaine nous ont imposé depuis deux ans à travers leurs bombes démocratiques. L’on parle d’une vidéo où le criminel Wattao s’enorgueillit derrière des liasses de billets de banques, son trésor de guerre acquis dans le sang des ivoiriens. Quant au petit gros, il serait à la tête d’un colossal empire financier et sa femme peut se permettre d’offrir une Peugeot 4X4 flambant neuf à sa mère lors de la fête des mères à Zakoua dans le département de Daloa. Ainsi va la Côte d’Ivoire moderne, dirigée par des affairistes sans foi ni loi, programmée et téléguidée pour être émergente, pas en 2020 mais à « l’horizon 2020 » ! Où se situe cet horizon brumeux? Les fonctionnaires de notre pays en grève, que je soutiens dans leur lutte pour conquérir leur dignité sociale, nous lancent un appel fort que nous devons saisir pour orienter notre lutte contre la dictature abidjanaise. Tant que ces politiciens opposants véreux et affairistes agiront dans leurs différentes chapelles politiques et pour leur propre calcul, ne défendant que leurs propres intérêts en s’alliant à la dictature abidjanaise pour en tirer des dividendes à leur seul profit, notre lutte ne porterait aucun fruit. Soutenir cette grève et celle à venir, c’est refuser la corruption et la dictature qui enrichissent un clan au détriment des autres. En ouvrant le front social du côté des enseignants et du personnel médical, nous avons à comprendre que la crise économique que traverse notre pays malgré les opérations de communication est l’échec de celui qui s’arroge le titre ronflant de grand économiste. Suffit-il de séjourner au FMI, cette monstrueuse institution, cette machine à fabriquer des pauvres en Afrique, pour prétendre rendre un pays émergent ? Les pays émergents que l’on connaît aujourd’hui n’ont pas été dirigés par des économistes sortis des entrailles économiques du FMI. Seuls une gestion rigoureuse des biens du pays, avec les compétences requises et reconnues, le tout dans un climat social et politique civilisé conduit à l’émergence des nations pauvres. Pour ne l’avoir pas encore compris, ceux qui nous dirigent aujourd’hui passent leur temps à quémander des milliards qui finissent toujours dans les caisses et les comptes des chefs de guerre protégés par la communauté internationale. La grève que vit notre pays en ce moment est un signal fort à saisir pour « déboulonner » ce pouvoir de la dictature et de la torture d’un autre âge. Nous sommes appelés à ouvrir les yeux pour voir les faiblesses d’un régime installé dans « le feu, la flamme et la boue » et qui chaque jour divise à souhait les ivoiriens.
Pour terminer, essayons de lire et de comprendre que la défaite heureuse des éléphants face aux Nigérians était déjà le point de départ de cette grève. Les joueurs ont voulu d’une certaine façon exprimer leur colère à un système qui ne promeut que la médiocrité au sommet. Le sieur Lamouchi doit raisonnement retourner à ses cahiers et comprendre qu’entrainer une équipe comme la Côte d’Ivoire n’est pas un test ou un tremplin pour apprenti-entraineur. A l’épreuve du terrain, la promotion de la médiocrité essuie toujours des revers de ce genre. Quant aux éléphants eux-mêmes, ils doivent désormais avoir le courage de dire non à un sélectionneur sans poids et sans envergure. La compétition de la CAN n’est pas le champ d’expérimentation de l’amateurisme primaire et de la médiocrité sanctifiée.
Je remercie cet ami de cette rubrique, Donatien Kautcha, qui a bien voulu me créer un blog pour diffuser encore plus amplement mes modestes réflexions. Désormais, vous pouvez donc les lire ou relire en cliquant sur ce lien : http.//perekjean.vip-blog.com
Père JEAN K.
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